Sommaire
I – Les trois Henri
1.1. Qui sont les trois Henri
1.2. Les trois Henri ou la guerre de succession d’un roi encore vivant
1.3. De Roitelet de Navarre à roi de France
II – A la conquête d’un royaume
2.1. l’approbation incertaine des rois de France
2.2. Arques, l'éclat d'une bataille
2.3. Ralliez-vous à mon panache blanc
2.4. Henri IV ne renonça jamais à la couronne mais finit par renoncer à sa religion
2.5. Le sacre
2.6. Le retour à Paris
III – Mais Paris ne fust pas fait en un jour
IV – le grand dessein d’Henri IV
4.1. Un projet de plusieurs siècles
4.2. Deux architectes, deux architectures
4.3. La grande galerie
4.4. La petite galerie
4.5. Le château sous Henri IV
4.6. Le jardin
4.7. Histoire d’O et la Samaritaine
V – Memento quia pulvis es
5.1. Jeux d’alliance
5.2. Prédictions, présages et pressentiments
5.3. La journée du vendredi 14 mai 1610
5.4. Madame, les rois ne meurent pas en France
VI – Stupeurs et tremblements
Ils sont trois et ne feront jamais la paire ! Trois Henri qui ne s'aiment pas ! Attention, quand on parle de ces trois là, mieux vaut savoir compter pour ne pas se
tromper. Exemple : Henri III de France a été Henri IV roi de Pologne et Henri III de Navarre a été Henri IV de France et de Navarre. Quant à Henri 1er de Guise, grâce à Morta pas de confusion supplémentaire, La Parque ayant décidé que ce prince aurait une vie courte qui ne lui
laisserait pas le temps de changer de numéro. De sacrés numéros, ces Henri ! C'est un trio qui au gré des trahisons fonctionne en duo, selon la formule 2 contre 1 ! Et que les algébristes sachent
que l’addition des 3 Henri n'a donné que des divisions et aucun résultat. Sauf à la fin de l'histoire avec les deux premiers, même si l'opération n'a pas été achevée.
1.1. Qui sont ces trois Henri ?
Le premier des trois est roi de France. Né en 1551, il est baptisé sous le double prénom d’Alexandre-Édouard. On le connait comme Henri, et est le troisième
du nom à régner au pays des lys, et le dernier souverain en ligne directe de la Maison de Valois. Qui est-il ?
Avant tout un roi baroque, fantasque, capable selon les périodes de revêtir la robe du pénitent et de se travestir en femme. L'homme se lave et se parfume, alors que pour la majorité de la
noblesse sentir l'écurie et la sueur est chose virile. Autant dire qu'il déroute ses contemporains et, comme tout se qui trouble interroge ou effraie, ses ennemis forceront le trait
pour le caricaturer en un personnage haïssable.
Henri III de Valois est de tous les enfants de Catherine de Médicis, le petit chouchou d'une maman castratrice. Leur relation est fusionnelle.
Exaltée devant son fils préféré, elle lui avait dit "Si je venais à vous perdre, je me ferais enterrer avec vous toute en vie". En mars et mai 1569, respectivement à Jarnac et à Moncontour, à la tête des forces royales, il s'illustre par son courage et inflige aux protestants de sérieuses défaites. En mai 1572, toujours dans le camp des catholiques, il trucide le plus de protestants possible. Le 11 mai 1573, alors que son frère Charles IX règne en France, la chance lui sourit. Alors qu'il n'est que duc d'Anjou, grâce à Catherine de Médicis, sa manœuvrière de mère et ses palabres légendaires, il est élu roi de Pologne et grand duc de Lithuanie, sous le titre d'Henryk IV Walezy. Bien entendu, il est ravi d'avoir une couronne à coiffer, mais sachant Charles son royal frère malade, Henri tarde à quitter Paris pour rejoindre son nouveau pays.
Non par inquiétude fraternelle (il n'en a aucune) mais par peur de perdre la couronne de France si son frère aîné allait en chercher une plus glorieuse au Ciel et que François de France, le petit dernier, l'ambitieux et envieux duc d'Alençon venait à se saisir du diadème royal. Mais à force de voir leur nouveau roi tergiverser, la délégation polonaise finit par s’exaspérer. Au bout de 7 mois d'attente, la mission diplomatique polonaise convainc son roi qu'il est temps pour lui de rejoindre son nouveau pays, au plus vite. Ou alors, la couronne serait offerte par une nouvelle à un autre prince. Henryk qui connait l'adage "un tiens vaut mieux que deux tu l'auras" comprend le conseil. Aux arguments polonais s'ajoutent l'ordre de son frère qui à moitié mourant, le regard mauvais, lui commande de quitter la France. Ainsi en février 1574 le prince franchit la frontière de son royaume. Il s'installe à Cracovie dans le château royal du Wawel, attendant fiévreusement des nouvelles de France lui annonçant le trépas de son royal frère. Pour Henryk, pas de nouvelle, mauvaise nouvelle.
Henryk règne sur un royaume qui a ses yeux a tout d'une république nobiliaire, et cela lui déplait. En effet, le système politique polonais est original puisque le roi, qui a été élu, règne sans gouverner. Chose curieuse pour Henryck, depuis le 28 janvier 1573, la Confédération de Varsovie qui fixe les conditions d'élection du roi de Pologne par les nobles, impose à tous la tolérance religieuse. Henryck est roi à la condition de protéger ses sujets, quelque soit la religion qu'ils pratiquent.
Si on ajoute à cela le climat de Cracovie qui est au frimas dès octobre, il n'est pas étonnant que dès l'annonce de la mort de son frère le 14 juin 1574 Henryk eut hâte d' ajouter la couronne de France à celle de Pologne (quitte à perdre cette dernière) . Quatre jours plus tard après après avoir reçu la bonne nouvelle du décès, affiché la triste mine qui convenait à un deuil, Henryk s’évade du pays de l'aigle blanc couronné, accompagné d'une petite escorte de fidèles. Craignant que ses sujets le retiennent, son départ s'est passé de nuit. Et comme le précise Voltaire, il part comme "on s’enfuit de prison". Henryk avait régné seulement 146 jours en Pologne.
Devenu Henri III de France, le monarque confiant dans l'avenir envisage un long règne. Une fois franchie à brides abattues la frontière polonaise, Catherine de Médicis assurant la régence, Henri s’octroie de brèves vacances, après avoir évité soigneusement de traverser les États protestants. Cela lui a occasionné un long détour qui le conduit à Vienne. Dans la capitale impériale il éblouit avec un argent venu on ne sait d'où (les Polonais furieux de sa fuite l'accusent d'être parti avec le trésor royal). Puis direction la botte Italienne, car Henri l'ami des Arts, le prince de la Renaissance rêvait d'Italie, là où d'autres auraient rêvé de spaghettis. Après être entré par la Dalmatie, direction Venise où il arrive le 18 juillet. Le roi va loger au palazzo Foscari. La Sérénissime va déployer tout son faste pour éblouir son royal visiteur. "Les honneurs de Venise à Henri de Valois, roi de France et de Pologne" sont exhumés par Marie Vialon.
A titre d'exemple, le festin offert au roi, où nappes, couverts, assiettes sont en sucre. Henri ne se rend compte de rien et se prépare à festoyer. L'imitation est telle que ce n'est qu'en prenant sa serviette de table qui s’effrite sous ses doigts, qu'ébahit et fasciné, il découvre l'artifice. Tout est en sucre ! Henri dupé est éblouit et sous le charme. Mais la république a décidé de frapper encore plus fort. C'est ainsi que dans une scénographie exceptionnelle, devant le palais du roi, elle se risque, sans rien dévoiler du secret industriel, à amener sous les fenêtres du roi fasciné, un four de vitrier dissimulé dans la gueule d'un montre, tandis que des souffleurs de verre de Murano exercent leur art sous les yeux du roi.
Même s'il joue le touriste en Italie, paresse en gondole sur le grand canal, la diplomatie est bien un des motifs non avoués du roi. L'auteure susvisé le souligne
"Lors de ce voyage italien qui veut être un temps de plaisir, de distraction et une
parenthèse d’irresponsabilité entre deux règnes pour u n très jeune roi de 23 ans, Henri III n’oublie pas
d’avoir un dessein politique dans la mesure où il néglige de saluer le Grand-duc de Toscane - son cousin - et le pape Grégoire XIII. Ainsi, il évite les alliés de l’Espagne qui, en
France, soutiennent la Ligue car le royaume de France est toujours la proie des guerres de religion.
A contrario , il accorde à Mantoue et Ferrare, petites principautés fragiles, l’honneur d’une brève visite. Pour sa part, Venise a joué sur l’ambiguïté pré-baroque du vrai et du faux en utilisant ses merveilleux talents à travailler le verre, le miroir et le sucre pour s’immortaliser comme cité habituée à vivre sur l’élément inconsistant et fluide qu’est l’eau".
Mais tout à une fin et Catherine rappelle à son fils l'urgence de regagner la France. Il regagnera son royaume en passant passant notamment par Turin le 11 août où il est reçu par sa tante Marguerite de valois. Le 2 septembre, il arrive à Chambéry et est confronté aux dures réalités françaises : les guerres de religion.
Des trois fils de Catherine Médicis couronnés à Reims, Henri III est le plus apte à régner. François II, l'adolescent caractériel et souffreteux, a été un jouet entre les mains de ses mentors catholiques. De Charles IX, velléitaire, faible, les nerfs malades, dominé par ses passions, ses remords, et son entourage, l'histoire retiendra que ce prince est le roi des crimes de la Saint-Barthélemy.
Henri III est d'une autre trempe. Tenace, volontaire, rusé comme aux échecs il anticipe le prochain coup.
Lors de la Saint-Barthélémy, Henri de Valois qui n'était que prince héritier s'était illustré à étriper allégrement avec ses amis ultra-catholiques les protestants.
Roi de France, il poursuit dans un premier temps la répression contre les protestants. L'exercice du pouvoir aidant, comme son frère Charles IX il tente de
rétablir la paix civile en prêchant la tolérance religieuse. Il se lance alors dans un brio rôle d’équilibriste entre factions religieuses, tout en tentant de rehausser le prestige de la
monarchie au travers d'un protocole nouveau, qui renforce l'image royale et aussi le rôle de la cour.
Cependant à la tête d'une monarchie affaiblie, Henri III n'a pas les moyens d'imposer sa volonté à un royaume divisé et ravagé par plusieurs années de guerres.
Depuis le règne de François II, dès qu'un édit de paix est signé, le moindre incident, jamais mineur, est prétexte à l'une des deux factions pour rallumer les hostilités. Et puis il y a eu trop
de sang entre les protestants et les catholiques pour que la raison commande aux haines. Henri III hérite donc d'une situation où l'affrontement entre ultra-catholiques et protestants se
terminera dans l'esprit des belligérants lorsque l’ennemi sera éliminé définitivement. Et pour tenir l'équilibre au milieu du schisme religieux, le roi fait le grand écart entre les deux camps.
Les catholiques lui reprochent de se servir des huguenots pour contrecarrer les ambitions de la famille de Guise, ce qui n'est pas faux. Quant aux huguenots, ils lui reprochent de céder aux
catholiques qui veulent les éliminer. Pour sa défense, soulignons qu'Henri III aurait eu plus de facilités à résoudre l'équation de la quadrature du cercle qu'à régler les problèmes posés
par les divisions sanglantes de ses sujets qui faisaient appel à des puissances étrangères pour les soutenir, et qui se jouaient des divisions françaises.
Sans héritier, la mort de Monsieur, son frère puiné, le duc d'Anjou montant au ciel sans descendance met le feu aux poudres. Henri III de France qui ne désespère pas à force de moult pèlerinages d'avoir un héritier, fidèle aux lois fondamentales du royaume et à a règle de transmission de la couronne arrêtée sur la base de la primogéniture masculine, désigne sans hésitation, Henri III de Navarre comme son héritier. Mais comment dans un royaume déchiré par une guerre civile née de conflits confessionnels sanglants entre catholiques et protestants, Henri de Navarre acquis au protestantisme pouvait régner sur un pays très majoritairement catholique ?
Hugo Abel résume ainsi la situation nouvelle et exceptionnelle dans laquelle est plongée le pays des lys " La mort de Monsieur fit comme une révolution entre les deux partis. Les calvinistes devinrent des défenseurs du principe d'hérédité légitime à la couronne, et les catholiques soutinrent le droit du peuple à l’élection de son gouvernement".(France historique et monumentale : Histoire générale de France-Volume IV).
Henri III sait que ce n'est pas tant l'appartenance à telle ou telle confession, qui déchaîne les passions, que l’appétit du pouvoir des princes,
l’aveuglement d'une majorité de ses ses sujets endoctrinés suivant des politiques manipulateurs, et des prêcheurs décérébrés, incapables d'exégèse biblique, les exhortant au meurtre au nom
d'un dieu d'amour. Paradoxalement, tout en désignant pour lui succéder son cousin, chef des Huguenots, il n'a de cesse de poursuivre ces derniers avec ses armées.
Qui est le second Henri ? Henri de Bourbon, de la Maison de France est le cousin de province d'Henri III de Valois, le roi de France.
La Navarre
Et ainsi surgira une succession de malheurs,
Et d'héritier en héritier ira cette querelle [...]
William Shakespeare.Henri IV.Scène IV,I.
Avant de poursuivre, nous proposons à ceux qui sont intéressés de s'attarder sur l'histoire du royaume d'Henri de Navarre. Les autres qui se lasseraient d'une histoire riches en évènements
peuvent aller directement à l'article suivant. Il était une fois un royaume carolingien fondé par les vascons......
Dans un précis d'histoire de l'Espagne (Tome II-1823) le Dr Ascargota récapitule diverses hypothèses formulées par des historiens pour expliquer la naissance de la Navarre. L'auteur souligne que nul n'est certain de la genèse du royaume, aussi ici ne seront-elles pas toutes énumérées, même si elles sont peu nombreuses. En 758 plusieurs Navarrais se seraient réunis pour les funérailles d'un ermite et décidèrent de se donner un chef pour lutter contre les invasions des Sarrasins. Ils élisent Don Garcia Ximenez qui de comte finira avec le titre de roi. Son fils Don Fortuné Garcia après un règne glorieux aurait achevé ses jours dans un monastère. Autre proposition soutenue par les Français, dont les rois revendiquaient la couronne de Navarre. Au IX ième siècle Inigo Arista comte de Bigorre aurait été le premier roi de Navarre et la Bigorre qui fait partie du duché de Guyenne se trouve en territoire Français. Outre une légitimité successorale, les rois de France pourront rappeler qu'au XIe siècle le comté de Bigorre est passé entre autres de la maison de Foix à celle du Béarn.
Pour Wikipedia à qui je dois beaucoup, tout commence, ou presque, en 824. Cette année de référence vit Eneko Aritza devenir roi des Vascons de Pampelune. Ce vaste empire transpyrénéen englobera au moment où il est à son zénith, entre autres, une grande partie de l'Aragon et de la Castille. Sous la dynastie Ximeno (925 à 1076) le royaume atteint son apogée et amorce son déclin. Avec Sanche III Garcés (990-1035) la Navarre est à son apogée.
[...] c'est pourquoi mon souci
S'étend jusqu'au-delà de l'heure de ma mort
Mon cœur a des larmes de sang quand j'envisage,
En imagination, les jours sans règle
et temps pourris qui s'offriront à vos regards
Lorsque je dormirai auprès de mes ancêtres
William Shakespeare.Henri IV.Scène IV,3.
A la mort de Sanche III Garcés la division de son vaste empire entre ses quatre fils ne jouera pas en faveur de la Navarre. Ramire Ier le fils illégitime obtient l'Aragon, Ferdinand Ier le León et la Castille, Gonzalve Ier le Sobrarbe et la Ribagorce, enfin García IV la Navarre. Les deux derniers rois de Navarre terminent tragiquement leur vie.
García IV et son frère Ferdinand Ier se livrent des combats fratricides. Ramire qui se verrait bien roi d'Aragon supporte mal de devoir rendre hommage à Garcia et il saisi toutes les occasions qui affaiblissent son frère. Par exemple de 1036 et 1043, Ramire soutient l'invasion du royaume de Navarre par le roi musulman de Tudèle. Cette invasion se solde par la victoire de Tafalla où García de Navarre vainc Ramire et ses alliés musulmans appuyés par Ferdinand Ier de Castille. Si García garde l'avantage sur son frère, Ramire ne s'avoue pas vaincu pour autant. En 1054 Aragon et Navarre se disputent le royaume d'Alava, jouxtant les frontières orientales des deux royaumes. Le 8 août 1054, Ferdinand remporte la victoire à Atapuerca sur son frère ainé. Cette bataille où le roi de Navarre perd la vie permet au souverain Castillan d'agrandir son royaume notamment de la province de Rioja au détriment de la Navarre.
Le 4 juin 1076, son fils le roi de Navarre Sancho IV est assassiné à Penalem et le roi d’Aragon son cousin, Sanche Ier, profitant de l'assassinat qu'il a inspiré se proclame Sanche V, roi de Navarre. Selon la recette de l'ambition, le cousin de Sancho IV, Alfonse VI roi de Castille (fils de Ferdinand Ier) de Léon et de Galice plein d'appétit veut aussi sa part de Navarre. Et les deux complices de dépecer la Navarre pour un festin de rois qui leur pèsera plus lourd sur l'estomac que la conscience. De la Navarre ils ne laissent pas une miette.
En 1134 la Navarre retrouve son indépendance. L'occasion né de la mort d'Alphonse Ier d'Aragon décédé sans héritier et qui avait légué par testament son royaume à deux ordres militaires et religieux, en l’occurrence celui du Temple et celui de Jérusalem. Rêveurs d'une indépendance perdue, les barons Navarrais appuyé par l’évêque de Pampelune repoussent le testament et offrent le trône au roi Garcia Ramirez dit le Restaurateur et qui devient roi sous le titre de Garcia V Ramirez. Mais cette souveraineté retrouvée aiguise l'appétit des royaumes d'Aragon et de Castille. Mais ils resteront sur leur faim, Garcia V Ramirez et son fils Sanche VI le Sage (1150-1194) préservent l'indépendance de la Navarre.
Avec Sanche VII le Fort qui succède à son père tout aurait pu basculer. En effet ce dernier étant sans héritier la couronne de Navarre revenait à Thibaud de Champagne, son neveu, fils de sa sœur. Cependant le roi de Navarre juge son neveu peu digne de coiffer une couronne. Le jeune homme est un troubadour et a t-on vu un chansonnier devenir roi ? Plus sérieusement : quand Thibaut n’amuse pas la galerie,il donne dans le fantasque. Aussi Sanche VII négocie t-il un accord avec Jacques Ier d'Aragon, dit le Conquérant. Le premier des deux venant à mourir laissera son royaume au roi vivant. Le roi de Navarre a 78 ans et le roi d'Aragon 23 ans. Ainsi face à la Castille, la nouvelle entité politico-territoriale à naitre pèsera dans la péninsule Ibérique. Le 7 avril 1234 Sanche VII meurt mais les nobles Navarrais considérant que le défunt n'avait pas à négocier l'indépendance de la Navarre dépêchent Pedro Ramirez de Piedrola évêque de Pampelune à Provins pour offrir la couronne à Thibault de Champagne. Le roi d'Aragon engagé dans opérations militaires extérieures laisse faire ne prenant pas judicieusement le risque de diviser ses forces.
La Maison de Champagne en un siècle va donner trois rois et une reine à la Navarre. De 1234 à 1274, Thibaut 1er, Thibaut II et Henri 1er se succèdent de père en fils. Henri 1er avait un fils prénommé Thibaut. Mais ce dernier échappant des bras de sa nourrice penchée à une fenêtre du château royal d'Estella-Lizarra fait une chute de 20 mètres. Un an après son père mourrait de chagrin. A la mort de ce dernier, sa fille Jeanne Ière de Navarre monte à son tour sur le trône. Par son mariage avec Philippe IV le Bel, roi de France (1268-1314) elle apporte la couronne de Navarre aux Capétiens, ce qui ne l'empêchera pas de régner en toute indépendance sur la Navarre jusqu'à sa mort en 1305.
Jusqu'en 1328 les rois Capétiens portent le titre de roi de France et de Navarre. Charles IV de France, le dernier fils de Philippe le Bel et dernier Capétien direct est connu comme roi de Navarre sous le titre de Charles 1er. De 1328 à 1349 Jeanne de France devient Jeanne Ière de Navarre. Elle épouse en 1325, le neveu du roi Philippe le Bel : Philippe III d'Évreux (Philippe III de Navarre). De cette union né Charles II de Navarre (1321-1387), dit "Charles le Mauvais". Ce dernier n'aura de cesse de revendiquer le couronne de France. En effet, Jeanne de France est une des grandes victimes de la justice de son temps. En effet, à la mort de son père, Louis X (1289-1316) elle aurait pu monter sur le trône de France.
Jeanne souffre de plusieurs handicaps. Son jeune âge : elle n'a que 5 ans à la mort du roi. Un doute sur sa naissance : sa mère Marguerite de Bourgogne , convaincue d'adultère a été emprisonnée à Château-Gaillard. Son sexe : c'est une femme, qui par son mariage avec un prince étranger laisserait échapper la couronne des lys. En 1317, à l'initiative de son ambitieux oncle Philippe de Poitiers les États généraux se réunissent pour résoudre le problème der succession. Même si le désir de pointer l'illégitimité de la naissance de Jeanne est dans l'esprit de ceux qui veulent écarter du trône, les États généraux arrêtent le "principe de masculinité" comme règle fondamentale d' accession au trône de France (la loi salique viendra plus tard). Philippe de Poitiers devient roi de France sous le titre de Philippe V, dit le Long en 1316.
Mais s'il pouvait ceindre la couronne de France, ses prétentions à la couronne de Navarre étaient injustifiées, la Navarre n’excluant pas les femmes de la dignité royale. En 1316, par crainte du voisin du nord, les États de Navarre nomme une députation de 42 nobles Navarrais pour prêter serment au nouveau roi de France et de Navarre. Le souverain Français ne pouvant venir en Navarre comme le voulait la tradition des États de Navarre, ces derniers trouvent mille prétextes pour retarder le départ de la députation...qui ne rencontrera jamais Philippe V et pas plus son successeur le roi de France, Charles IV. Mais cette résistance locale n'a pas empêché la petite Jeanne d'être flouée des couronnes de France et de Navarre, ainsi que des comtés de Brie et de Champagne. Grâce à son mariage avec Philippe d’Évreux et l'arrivée sur le trône de France de Philippe VI de Valois, c'est bien tardivement qu' elle recouvra ses droits sur la Navarre. La vie de Jeanne étant un roman, nous conseillons à ceux qui veulent aller plus loin de consulter un rapide résumé Wikipédia sur Jeanne de France, reine de Navarre.
Charles III de Navarre (1361-1425) succède à son père. Contrairement à ce dernier il abandonne toutes velléités guerrières extra territoriales. il conduit une politique pacifique avec ses proches voisins et s'assure des alliances plus lointaines comme avec avec l'Angleterre et la papauté. En 1404, laissant au roi de France ses domaines de Brie et Champagne il confirme le caractère d'une dynastie qui s’ancre définitivement en Navarre. En 1423, il crée pour le tous les princes héritiers à venir le titre de prince de Viana. A la mort de son père, Blanche I ère (1387-1441) devint reine de Navarre. En 1420, Blanche épouse en secondes noces l'infant Jean d'Aragon (1398-1479 ) de la dynastie de Trastamare qui devint roi consort de Navarre sous le nom de Jean II. De ce mariage sont issus, Charles dit de Viana (1421-1461), Blanche d'Aragon (1424-1464) et Éléonore Ière de Navarre (1426-1479).
Les lignes qui suivent illustre les drames que l'ambition provoque au sein d'une famille. A la mort de blanche, Charles de Viana devait monter sur le trône mais son père l'en empêche probablement poussé par sa nouvelle épouse, une princesse castillane, Jeanne Enríquez (1425-1468). Celle ci est motivée par l'envie de privilégier les enfants qu'elle a eu avec Jean d'Aragon, et notamment Ferdinand, le futur Ferdinand II d'Aragon. Le conflit entre le père et le fils pourrait être né du refus du jeune prince d'accepter que Jeanne Enriquez s'occupe des affaires de Navarre. Charles et Jean vont s'appuyer sur deux grandes familles féodales de Navarre qui rivales en toute chose pour de vieilles rancunes héréditaires séculaires déclenchent une guerre civile : les Beaumont (ou Beaumontois) soutiennent Charles et les Grammont (ou Agramontes) se déclarent pour le père.
En 1451, aidé par le royaume de Castille, Charles livre bataille contre son père et est vaincu à Aibar. Emprisonné au château de Monroy, il ne sera libéré que deux ans plus tard sous la pression de ses alliés et notamment celle des élites catalanes. EN 1456 Charles est défait une nouvelle fois à Estella. Après de multiples conflits le père et le fils signent un traité de paix en Le 7 septembre 1461 les Cortes d’Aragon reconnaissent Ferdinand, roi de Navarre.
Finalement Charles meurt le 24 aout 1461, très probablement empoisonné par sa terrible belle-mère. En 1439, Charles avait épousé Agnès de Clèves morte en 1448 sans lui donner une descendance. Elle était âgée de vingt-quatre ans. Le 31 octobre 1451, Charles et ses partisans Beaumontois perdent une première bataille bataille contre son père
A la mort de son frère, c'est donc Blanche II de Navarre la fille de Jean II d'Aragon et de Blanche Ière (1387 -1441) qui devint ceindre la couronne. Mais Jean II veillait au grain. La légende veut que confiée à sa sœur Éléonore complice de son père, Blanche soit morte en prison. De 1455 à sa mort en 1479, Éléonore fidèle à son papa meurtrier, du moins au début de son gouvernement, dirige la Navarre. De 1455-1469 en qualité de "lieutenante générale de Navarre", puis "gouvernante de Navarre". Éléonore Ière avait épousé en 1436 Gaston IV ( 1423-1473) co-prince d’Andorre, comte de Foix, de Roussillon, de Bigore, de Béarn, de Villemur.Le 3 décembre 1455, Jean II d'Aragon reconnaissait Éléonore et Gaston comme seuls héritiers du royaume de Navarre. Ayant tâté du pouvoir, le couple supportait difficilement la tutelle de jean II. C'est ainsi qu'après maintes tensions, en 1471 à Olite, un traité est signé entre les parties. De son vivant, Jean II sera roi de Navarre et sa fille et son gendre seront gouverneurs perpétuels du royaume. A la mort de Jean II, les États de Navarre reconnaitront le couple comme héritiers légitimes du royaume de Navarre.
De l'union d’Éléonore et de Gaston IV, né Gaston de Foix (1444-1470). Héritier du trône de Navarre, il est titré prince de Viana. Les tensions grandissantes entre Éléonore et son père
pousse cette dernière à renforcer ses alliances avec la France et c'est ainsi que le prince de Viana épouse en 1461 la fille du roi de France Charles VII, Madeleine de France. Gaston qui décède
avant ses parents laisse deux héritiers qui règneront sur la Navarre, respectivement François-Gaston dit Phébus (1466-1483) et Catherine de Navarre, connue aussi comme Catherine de
Foix (1470 -1517). En 1479 quand meurt Éléonore la Navarre est de nouveau au bord de la guerre civile. Madeleine de France assume la régence et réussit avec ses alliés parmi lesquels figure le
roi de France à rétablir l'ordre. En 1481 son fils Gaston Phébus entre dans Pampelune où il sera sacré roi. Hélas en l'an 1483 jouant d'une flute empoissonnée le jeune homme disparait à l'âge de
16 ans d'une scène où son rôle s'annonçait brillant. Son corps rejoint la cathédrale de Lescar que les derniers rois de Navarre avaient choisie comme nécropole royale.
Le 16 février 1483, Madeleine de France qui assure la régence pour le compte de sa fille Catherine de Navarre réunit à Pau les États de Navarre. La question à débattre est de savoir qui sera
l'époux de sa fille, le futur prince consort de Navarre. Jean d'Albret est jugé le candidat idéal et un an plus tard l'union est célébrée. Cependant l'oncle de la reine Jean de Foix, vicomte de
Narbonne, sous prétexte d'une loi salique tente de s'emparer du trône. La conspiration armée qui échoue se double d'une tentative empoisonnement de la régente. La conspiration démasquée,
plusieurs nobles sont jugés à Pau et perdent la vie, alors que jean de Foix sauve la sienne. Ceci confirme que c'est en général les lampistes qui paient. Jean d'Albret devient jean III de
Navarre. La mésentente entre les deux époux rend l'union difficile, ce qui donne une nouvelle fois l'occasion aux Beaumont et aux Gammont de jouer les divisions. Cela n'empêche pas qu'un nouveau
prince de Viana vienne combler les attentes des Navarrais : Henri II de Navarre (1503-155) ou Henri Ier d'Albret 1er né à Sangüesa. Pour bien situer la qualité du personnage, précisons
qu'il sera le beau-frère du roi Français François Ier et le grand-père d'Henri IV.
Alors que la paix semblait revenir entre les parties et que cette naissance rassurait sur le devenir de l'indépendance, le 21 juillet 1512 le duc d'Albe à la tête des armées de Ferdinand d'Aragon, le fils que Jean II a eu avec une seconde épouse envahissent la Navarre et la Haute Navarre est rattachée au royaume d'Aragon. Jean d'Albert qui pouvait tenter de résister fuit dans le vicomté du Béarn. Choqué par la lâcheté de son époux, Catherine ne se replie à Pau que deux jours après lui et lui reprochant de n'a pas avoir mieux combattu lui aurait dit "Si j'eusse été Juan et vous Catherine, nous serions encore tous deux rois de Navarre".
Après l'annexion de 1512, la Navarre du nord (Ultra puertos) se réduit à la Basse-Navarre, un territoire qui atteint approximativement le 1/3 de l'ancien royaume.
Étant arrivé à la naissance du grand-père d'Henri IV et à l'intégration de la Navarre à l'Aragon, nous arrêtons cet article consacré à une petite partie de l'histoire de la Navarre.
Pour aller plus, nous vous conseillons deux articles qui suivent sur la guerre civile de Navarre, puis de manière générale sur la Navarre d' Antton Curutcharry (source https://ikerzaleak.files.wordpress.com/2012/08/curutcharry-conquc3aate-navarre1.pdf) et de Jean-
Baptiste ORPUSTAN (Source http://tipirena.net/Tipirena_-_Site_officiel_de_Jean-Baptiste_ORPUSTAN/VI._Varia_files/La%20Basse.pdf).
Dès lors les aïeux d'Henri IV n'ont de cesse de revendiquer le royaume perdu, principalement par la diplomatie et l'intrigue. Quand le futur Henri IV né prince de Navarre, le royaume de ses
ancêtres est réduit côté Français n'est qu'une fiction.
La famille d'Henri IV
Regardons ses racines chromosomiques et en quoi son lignage le rapproche du trône de France.qui vont le rapprocher du trône Français. L'ancêtre qui permet à Henri de Navarre de ceindre la
couronne de France est Robert de France, plus connu comme comte de Clermont. Né en 1256, le prince est le sixième et dernier fils vivant du roi Saint Louis. De son mariage en 1272 avec Béatrice
de Bourgogne, dame de Bourbon, né entre autres Louis Ier qui est le premier à porter le titre de duc de Bourbon.
Les parents. Antoine de Bourbon, son père descend du comte de Clermont. Sa mère est Jeanne d'Albret, reine de Navarre.
A la naissance de Jeanne d'Albert, l'Aragon qui occupait depuis 1512 le royaume de Navarre côté espagnol s'était gaussé en apprenant la naissance de Jeanne d'Albret "Miracle, la vache a fait une brebis" ironisait-on en Aragon en faisant allusion aux deux bovidés rouges encornées qui sur fond d'or ornent le blason béarnais. Quand Jeanne d'Albert donne un petit-fils à Henri d'Albret, l'heureux grand-père que les espagnols surnommaient "le vacher" s'écrie "Ahora, mire que aquesta overa pario un leon" - "Maintenant voyez, ma brebis vient d’enfanter d'un lion".
Sur cet enfant prénommé Henri, repose l'espoir d'un grand-père qui rêve de reconquérir la Navarre perdue. Et pour que tout le monde comprenne sa détermination, l'enfant est titré de prince de
Viana.
Il est le plus sympathique du trio. En pratiquant une psychologie de comptoir, on pourrait dire qu'il est rusé par expériences, là où Henri III et Henri de Guise sont retors, fourbe et faux à
force de dissimuler. Henri de Navarre est solaire, là où les deux autres sont obscurs et ténébreux à force d’être bileux et d'intriguer. Enfant l'héritier est élevé au vin, à l'ail et autant dans
des masures que dans des châteaux. Sa simplicité séduit les humbles. Autant dire que l'homme est aussi à l'aise avec les manants que les princes. En tout cas, c'est comme ça que la légende le
présente. Mais attention, il descend de Saint-Louis, et est roi de Navarre. Il règne sur ses états sous le titre d'Henri III de Navarre. Depuis la mort de François d'Alençon, frère puîné
d'Henri III (le roi de France) il est le plus proche parent du roi, et premier prince de sang. Par ordre de primogéniture masculine, sa filiation en fait l'unique héritier du roi de France. Le
problème est qu’Henri de Navarre est le champion des protestants, et refuse de se convertir. Dans un contexte de guerre de religion il a été contraint d'abjurer sa religion, mais libre il est
revenu au calvinisme. Comment un protestant peut-il régner sur un pays très majoritairement catholique et divisé de manière sanglante par des guerres de religion ?
Henri III considérant que selon les coutumes de dévolution de la couronne, cette dernière n'appartenant pas au roi, celui-ci ne peut pas en disposer. Henri de Navarre lui succèdera donc. En
réaction les ultra-catholiques créent La Ligue ou Sainte-Union, dont l'objectif est de rendre impossible l'accession au trône d'Henri de Bourbon et d'exterminer les protestants. Le pape Sixte
Quint avec la bulle "privatoire" vient les renforcer. Cet ancien inquisiteur déclare qu'Henri de Bourbon est "hérétique et et relaps impénitent" et ne peut succéder à Henri de Valois. Sous
la pression des catholiques, Henri III de Valois annule les édits de pacification favorables aux protestants. Dès lors Henri de Navarre entre à à nouveau dans l’arène politique. N'oublions pas
que pour complexifier la situation le très catholique Philippe II d'Espagne et l'hérétique Élisabeth 1ere d’Angleterre interviennent dans la politique intérieure du royaume en fournissant des
moyens financiers et matériels aux deux camps.
Le dernier Henri, est Henri Ier, duc de Guise. Il est le fils de François Ier de Lorraine, tué le 18 février 1563 par Jean de Poltrot de Méré, un protestant. Cette mort qui intervient dans le cadre des guerres de religion marque le petit Henri, âgé de 13 ans. Catherine de Médicis avait infligé une petite mort à François de Guise quand au décès de son fils François II elle l'avait écarté du pouvoir, pour conduire une politique de conciliation avec les protestants.
A Henri elle réserve une autre commotion. Henri et sa fille Marguerite de Valois (immortalisée par Isabelle Adjani), la future reine Margot qui se connaissaient depuis l'enfance finirent par tomber follement amoureux l'un de l'autre. Infortunée princesse, infortuné Henri ! Informée de cette idylle naissante, et probablement que sa fille avait été déflorée par le duc, Catherine y mis fin sans discussion possible. Marguerite, fille de roi et sœur de rois était un pion sur l’échiquier politique des Valois. Et la politique voulait que Marguerite épouse Henri de Navarre et qu'Henri de Guise se marie avec Catherine de Clèves. Les larmes et les pleurs de Marguerite n'ont rien changé à l'affaire. Autant dire que chacun des protagonistes se connait bien et n'a que des comptes à régler entre chacun d' eux.
Henri de Guise est le leader des ultra-catholiques. Anglais, il aurait été qualifié de "papiste" et Elisabeth 1ere d'Angleterre l'aurait envoyé bruler en enfer. Mais il est français et servir les intérêts du Pape est un atout politique...pour servir aussi ses intérêts et ceux de sa maison. Surnommé "le balafré", Henri de Guise a une estime exagérée de sa personne. Il appartient à l'illustre maison de Guise, supposée être du lignage de Charlemagne, alors que les deux premiers Henri sont de la branche des Capétiens, dynastie plus récente que celle des Carolingiens. Et quand on parle de généalogie, l’ancienneté ça compte ! Pour la maison de Guise, sur fond de guerres de religion doublé d'un problème de succession au trône, la légitimité des deux autres Henri à régner est tout à fait contestable. L'histoire est presque aussi vielle que Mathusalem, et même si Henri de Guise était victime de la maladie d'Alzheimer, il serait capable de réciter par cœur sa généalogie. Elle remonte au 1er juin 987 lors qu’Hugues Capet à force de manigances est élu roi à la place du candidat carolingien, Charles de Lorraine dont la maison de Guise est une branche cadette. Henri de Guise considère qu’appartenant à une famille dynaste, lui aussi peut monter sur le trône à la place du Béarnais, voire du roi.
Le duc de Guise, qui en un temps révolu a été l'allié d'Henri III de France est un agitateur qui trouble le sommeil de son roi. C'est un factieux qui agite le
royaume. Avec le temps qui passe et les positions politiques du roi qui évoluent, Henri de Guise fait partie des nuisibles dont Henri III veut se débarrasser.
Henri III, tente de placer le trône au-dessus de la mêlée. Nageant en eaux troubles, le roi essaie de garder la tête hors de l'eau, entre deux requins qui sont prêts à le noyer.
Trois frères représentant l'illustre maison de Lorraine et leaders de la Ligue catholique. chacun à une personnalité différente, mais ils ont un point commun : l'ambition. Et sous prétexte de religion, ils s'efforcent de dominer le paysage politique de leur temps. Abel Hugo en dresse les portraits.
" La maison de Lorraine avait alors pour chefs trois frères de caractères différents, mais également propres à diriger un parti. Le duc de Guise (ici
au centre du portrait), doué d'une valeur brillante, poussait la hardiesse jusqu'à la témérité ; le duc de Mayenne (à gauche de la peinture), moins impétueux, possédait un esprit adroit et conciliant, et le cardinal de guise, leur frère, exerçant sur le clergé catholique la plus grande influence, cachait sous un air de piété et de modération une âme ardente et une ambition démesurée. Tous les trois accessibles, caressants, populaires, prodiguaient leur immense fortune pour augmenter le nombre de leurs partisans. Ces trois frères surent profiter des circonstances avec une grande habilité".
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